L’Observatoire du sport populaire, en collaboration avec le bureau de recherche 6t, a réalisé une enquête approfondie sur les pratiques sportives de la population genevoise. Mandaté par le canton de Genève, ce travail vise à fournir un état des lieux précis afin d’orienter les politiques publiques en matière de sport et d’activité physique. Il permet de mieux comprendre les dynamiques locales et d’identifier les leviers d’action pour favoriser une pratique inclusive et durable.
Un cadre d’enquête rigoureux et représentatif
L’étude repose sur un échantillon représentatif de 1 054 personnes, résidant dans les différentes zones du canton de Genève, interrogées entre juin et juillet 2024. L’objectif était de recueillir des données fiables sur la fréquence, les types de sport pratiqués, les freins rencontrés et les attentes des habitant·es en matière de politiques sportives.
L’analyse de ces données permet d’apporter un éclairage approfondi sur les tendances actuelles et les évolutions par rapport l’enquête précédente, réalisée en 2014.
Les points essentiels de l’étude
1. Un niveau de pratique élevé mais inégalement réparti
Plus de 66 % des Genevois·es pratiquent une activité sportive au moins deux heures par semaine, soit un niveau conforme aux recommandations de l’OMS. Toutefois, 34 % des individus sont considérés comme insuffisamment actifs, et 7 % ne pratiquent aucune activité sportive.
2. Une influence marquée des facteurs socio-économiques
Le genre, l’âge et le revenu jouent un rôle déterminant sur la fréquence et le type de pratique sportive. Les hommes sont globalement plus actifs que les femmes, bien que l’écart tende à se réduire. Le revenu également influence la participation, les personnes aux ressources plus élevées ayant tendance à pratiquer davantage et à choisir des activités coûteuses.
3. Des disciplines en plein essor et des tendances émergentes
La randonnée, la natation, le jogging et le fitness restent les activités les plus populaires, tandis que des sports comme le yoga et le padel connaissent une forte progression. En revanche, la pratique du ski et du cyclisme affiche une baisse significative.
4. Des pratiques libres en augmentation mais les clubs restent essentiels
La pratique libre est de plus en plus courante, notamment pour des activités comme le jogging, la randonnée et le fitness en extérieur. Cependant, les clubs sportifs continuent de jouer un rôle majeur dans la structuration de la pratique et les interactions sociales. L’affiliation à un club permet de renforcer l’engagement, de favoriser l’apprentissage technique et de créer des liens sociaux essentiels, notamment pour les jeunes et les seniors.
5. Des infrastructures adaptées mais un besoin d’amélioration
Environ 70 % des pratiques sportives se déroulent en extérieur ou à domicile, mettant en avant l’importance des espaces publics pour le sport. Cependant, les horaires d’ouverture et la saturation des infrastructures sont souvent cités comme des freins.
6. Les freins à la pratique : temps, coût et accessibilité
Le manque de temps reste la principale entrave à la pratique sportive, suivie par les coûts liés aux infrastructures et au matériel. La proximité des installations et la flexibilité des horaires figurent parmi les attentes prioritaires des Genevois·es.
Une invitation aux collectivités publiques romandes
L’Observatoire du sport populaire et le bureau de recherche 6t ont pensé cette étude comme un outil d’aide à la décision pour les collectivités publiques souhaitant développer des politiques sportives inclusives et adaptées aux besoins de leur population.
Les communes et cantons intéressés à répliquer cette étude à leur échelle peuvent nous contacter afin d’adapter la méthodologie et les axes d’analyse à leurs spécificités locales.
L’Observatoire remercie les principaux auteurs de l’étude, Bastien Presset, PhD et Raphaël Jud, ainsi qu’à Sébastien Munafò et Quentin Tonnerre. Pour la qualité du suivi du travail, nous remercions chaleureusement Jérôme Blanc, Adjoint scientifique à l’Office cantonal de la culture et du sport. Pour leur confiance et leur intérêt, merci à Vincent Scalet et Thierry Apothéloz, Henri Della Casa et toutes les personnes ayant été impliquées dans cette aventure.
La version PDF du rapport complet est disponible ici
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